Pour ce voyage, nous avons décidé de tester une compagnie qui effectue des vols directs Toulouse/Dakar. Le voyage de jour est agréable. Nous profitons pour une fois des magnifiques paysages ensoleillés qui se déroulent sous nos yeux : montagnes, dunes, mer de sel, océan…

Arrivée à Dakar en tout début d’après-midi. Idéalement installés au 1er rang dans l’avion, nous sortons et passons les premiers à la douane et à la livraison des bagages. Mais, comme d’habitude, si les premières valises arrivent très rapidement, la dernière nous est délivrée au bout de 45 mn !

Nous retrouvons enfin notre chauffeur sur le parking. On charge les bagages et en route pour le village. Au cours du trajet, nous sommes surpris par le nombre impressionnant de militaires et gendarmes armés. Mesures de sécurité : notre chauffeur nous informe qu’il y a aujourd’hui des élections législatives et que notre trajet passe non loin du village natal du Président de la République qui s’y est déplacé pour voter.

Quelqu’un qui gesticule au milieu de la route, un coup de sifflet… contrôle de police ! Après quelques échanges entre les gendarmes et notre chauffeur, nous repartons.

Sur la piste qui mène à Nguéniène, par quelques 40° à l’extérieur, la voiture commence à ralentir, ralentir… Le chauffeur, pied au plancher, ne peut dépasser les 20 km ! Nous croisons les doigts ; il reste encore une dizaine de kilomètres. C’est donc à allure d’escargot que nous arrivons enfin en vue du village. Dame Voiture décide qu’elle a fait tout son possible et nous arrête juste devant chez le garagiste. Il nous reste environ 200 m à parcourir… Mais comment faire avec les bagages dans le sable. Heureusement, Michel Gigi, prévenu, a fait appel à un ami qui nous attend pour charger les valises dans sa voiture et les amener au logement.

Toute l’équipe va donc faire une arrivée « triomphale » mais peu glorieuse, à pied ! Grande première !

On prend le temps de s’installer, on ouvre les valises, on s’accorde une petite pause, d’autant que le soir commence à tomber. C’est l’heure d’une petite douche pour se rafraîchir. Mais que se passe-t-il ? En allumant la lumière de la salle de bain,  tout un secteur du logement se retrouve dans le noir !? Lampes de poche en mains, nos électriciens « maison » réussissent à remettre l’électricité pour la soirée mais sans avoir trouvé l’origine du problème. Ce soir, certains auront de la lumière, d’autres pas. Demain, il fera jour et il sera toujours temps d’élucider ce mystère.

Après notre première nuit dans la chaleur sénégalaise et un bon petit-déjeuner pris sous la paillote, la journée peut commencer.

Mise en place et rangement du logement et des chambres. Début de la taille des bougainvilliers, magnifiques mais envahissants. Quelques achats indispensables à l’épicerie du village…

Après le déjeuner, les travaux administratifs peuvent démarrer et en particulier l’incontournable pointage des listes de riz filleuls à distribuer dans les villages !

L’après-midi continue par l’élagage d’arbres et arbustes qui ont envahi et endommagé le toit du logement et la ligne électrique.

La soirée se termine calmement sous la paillote avec nos amis les insectes, punaises et autres hannetons qui vont nous accompagner pendant presque toute la durée du séjour à l’instar des chauves-souris ! Sans oublier la chaleur +++ ….

Le programme étant maintenant établi, les journées suivantes vont se dérouler presque toujours selon le même schéma, à quelques exceptions près : le petit-déjeuner terminé, sous les premiers rayons du soleil, bercés par les chants d’oiseaux, la journée démarre par des tâches administratives ou comptables, des travaux ménagers, des achats de denrées dans les épiceries du village pour la distribution de riz de la journée et, parfois, une virée à Joal pour la banque et le poissonnier. L’après-midi, après un repas pris toujours tardivement, c’est la tournée du riz, et très souvent un retour au logement à la nuit. Nous remarquons au cours de nos soirées que nos amies, les petites bêtes qui piquent, sont plus attirées par certaines personnes, alors que d’autres sont privilégiées… la vie est injuste !

S’intercalent dans ce programme, les visites dans les écoles, pour contacts et photos des filleuls, au dispensaire, chez le couturier ou le tri des cartons arrivés par transporteur plusieurs semaines auparavant.

Cette année, le Bureau de l’association FLORENT a décidé d’attribuer un demi-sac de riz aux 14 filleuls qui ont reçu le Tableau d’Honneur pour leurs excellentes notes afin de les encourager à poursuivre leurs efforts.

Le minibus est toujours chargé à son maximum et il faut passer les ralentisseurs  à très petite vitesse… Petite information logistique pour ce voyage mais qui a son importance : l’épicier nous informe, qu’ayant des problèmes de dos, il ne pourra pas aider pour le chargement des sacs. Son magasin est exigu et il faut se contorsionner pour sortir les sacs de 50 kg de riz. Résultat : au bout de quelques jours, pendant 48 h, nos 2 « Mac Gyver » vont être hors course. L’un coincé du dos, l’autre de l’épaule. Il devient urgent de discuter et d’envisager d’autres solutions pour la livraison du riz lors des prochains voyages.

Le mercredi,  jour de marché à Nguéniène,  une grande effervescence règne dans les rues du village. Certaines femmes en profitent pour nous rendre visite et faire le point sur leurs microcrédits. Ces rencontres sont toujours l’occasion de discussions animées et très intéressantes.

Parmi nos activités sur place, les contacts réguliers avec la Mairie sont indispensables au bon fonctionnement de l’association et une visite est toujours programmée pendant le séjour.

Nous appelons le maçon pour établir de nouveaux devis des futurs chantiers : case pour une famille nécessiteuse, une nouvelle salle pour le poste de santé, travaux au logement.

 

Quelques faits marquants

Le 20 novembre, la SENELEC (EDF sénégalaise) vient mettre en place un nouveau pylône de raccordement sur le toit du logement, le précédent ayant été mis à mal par la chute de branches.

Le lendemain, de retour de l’école de Foua Loul où nous avons fait la connaissance de nouveaux filleuls, l’élagueur nous attend pour finaliser l’écimage de l’arbre qui pose un problème de sécurité.

L’arbre est très grand et heureusement le jeune élagueur n’a pas le vertige ! Certaines branches sont très hautes, touffues et l’une d’elles tombe sur le câble électrique. Aïe, aïe, aïe, le pylône nouvellement installé est tordu. Il arbore un petit air « penché » !

Mais la journée n’est pas finie. Un peu plus tard, les filles, occupées à d’autres travaux à l’avant du logement, entendent un énorme bruit. Elles se précipitent et découvrent deux gros trous dans le toit du auvent : une énorme branche est passée à travers les tôles et a cassé au passage un madrier de la charpente ! Appel au menuisier, au ferronnier et au maçon : les réparations sont prévues pour le lendemain matin. La branche coupable est extraite et le travail va se poursuivre jusqu’à la nuit.

Du coup, aujourd’hui, il n’y a pas eu tournée de riz !

Le lendemain matin, en prenant le petit-déjeuner, nous trouvons que notre voiture a elle aussi un « air penché ». Ô surprise… un pneu crevé ! Comme dirait Francis Cabrel … « Et ça continue encore et encore, c’est que le début…  »

Comment changer le pneu d’un minibus garé dans du sable ? Appel au garagiste.

Du coup, tous les corps de métiers arrivent en même temps et commencent les réparations : la voiture, la charpente, les tôles du toit, le pylône… pendant que sous une chaleur déjà bien présente, les travaux continuent au logement avec la poursuite de l’élagage des bougainvilliers (il y en a beaucoup), de la couture, des tâches administratives.

Après le repas, les travaux inachevés le matin continuent. S’y rajoute, le nouveau toit de la paillote. Car peu après notre arrivée, nous avons abandonné nos repas sous la paillote, les feuilles de rônier du toit se désagrégeant et s’effritant dans nos assiettes. Il était donc indispensable de les changer. Mais bien sûr, impossible de terminer en une fois car… il manque des feuilles !! Nouveau comptage et commande des feuilles manquantes qui devront sécher pendant minimum 48 h avant d’être mises en place… Rien ne sert de stresser. On s’adapte au rythme du pays…

La journée du samedi démarre par l’établissement d’un planning de tout ce qui reste à faire. Ce séjour étant plus court, il faut commencer dès le matin afin de rattraper l’absence de la tournée riz des
2 jours précédents.

A midi, nous faisons la connaissance d’une nouvelle marraine, Marie, qui habite et travaille à Dakar. Elle vient passer le week-end avec nous et rencontrer son filleul. Très intéressée par nos actions, elle va nous accompagner dans toutes nos activités.

Fin de tournée à la nuit. Aujourd’hui, nous avons distribué 12 sacs de riz et pris en pension une petite poule : Alphonsine, cadeau d’un filleul.

La deuxième semaine commence et la chaleur continue avec 40° ou plus tous les jours.

  • Rencontre avec la Proviseure du Lycée et tour d’horizon des activités et projets de l’établissement qui sont toujours très intéressants (maraîchage, potager, projet « Vélos Sans Frontières » qui prête et entretient 140 vélos à destination des élèves).
  • Entretien avec la Directrice de l’école Sainte-Bernadette, règlement de la scolarité, photographies des enfants parrainés.
  • Passage par le Centre de Handicapés pour commander des trousses et, comme à chaque mission, don de 4 sacs de 50 kg de riz.
  • Livraison de toutes les denrées et des sacs de riz nécessaire au fonctionnement de la cantine de Foua-Loul.
  • Rencontre et échanges avec le Directeur de l’école primaire Sounkarou Dièye, livraison des denrées pour la cantine : 10 sacs riz de 50 kg, 4 bidons de 20 l d’huile, 1 sac d’oignons.
  • Offre d’un vélo par sa marraine à une filleule qui l’a immédiatement étrenné.
  • Au CEM, le Principal nous présente le nouveau CPE. Puis nous réglons les frais de scolarité des élèves parrainés.
  • Nombreuses haltes  à l’épicerie pour se ravitailler en bidons d’eau ; il fait très chaud et il faut éviter à tout prix la déshydratation ! A la fin du séjour nous aurons acheté une trentaine de bidons de
    10 l et 16 bouteilles de 1.5 l, soit 324 litres consommés. Si, si, on comptabilise les litres d’eau !

A chacune des écoles, nous avons remis des calendriers 2025 et des stylos réalisés pour les 20 ans de l’association.

Entre-temps, les hommes de l’équipe se sont rendus au Lycée afin de récupérer 2 vélos que nous y avions amenés pour « révision » (acheminés depuis la France par transporteur). Mais, un seul était prêt. Du coup, la marche sous le soleil n’étant pas au programme, le retour au logement s’est fait sur le vélo, Claude en pilote et Michel en passager sur le porte-bagages…. Inutile de dire qu’ils ont fait sensation dans les rues de Nguéniène.

Tous les soirs les visites de filleuls se poursuivent et les dîners sont souvent très tardifs, voire trop tardifs. C’est épuisant.

Le compte à rebours a commencé et il nous reste encore beaucoup de choses à faire. On doute de pouvoir tout accomplir.

J -4 : encore beaucoup de sacs à distribuer et beaucoup d’autres choses à faire ou à terminer….

L’activité du groupe démarre sur les chapeaux de roues. Deux tournées de riz sont programmées : l’une le matin et la seconde après le déjeuner. Exit la petite sieste réparatrice pour certains…

A la fin de cette journée bien remplie, 20 filleuls auront été visités et 18 sacs de riz distribués.

J-3 : après le petit-déjeuner, nous avons rendez-vous au village de Léona avec le groupement des femmes lesquelles ont souhaité nous rencontrer pour rembourser à l’association le microcrédit qui leur était alloué depuis plusieurs années. Dorénavant, elles sont autonomes et souhaitent que ce microcrédit serve à d’autres groupements de femmes qui en auraient besoin. Décision responsable.

Puis nous continuons la journée par la traditionnelle livraison de riz.

L’association offre un matelas au jeune Guedj qui dort à même le sol dans la case que nous avons financée à sa maman l’an dernier. En faisant le tour de la nouvelle construction, une interrogation : où se douchent-ils ? Nous engageons une discussion à bâtons rompus et posons la question ; la famille attend la nuit noire pour se laver en pleine nature. De retour au logement, les membres du Bureau présents décident de financer un abri de douche derrière la maison.

J-2 : nous commençons notre avant-dernière journée par une visite au jardin d’enfants « Le coin de Teddy »  qui accueille 30 enfants et nous leur remettons un carton de livres et de jouets.

Passage ensuite à l’école Sainte-Bernadette et au CEM pour finaliser le dossier administratif.

En voulant repartir du CEM, impossible de redémarrer !

Nous appelons le mécanicien qui arrive assez rapidement mais le minibus ne veut rien entendre et nous restons pendant plus d’une heure en plein soleil. Enfin, au bout d’un long moment, un vroum-vroum de délivrance… qui s’arrête aussitôt. Nouvel essai plus prometteur ; nous pouvons enfin démarrer. Prochaine mission : amener le minibus au garage directement car il faut changer une pièce.

Appel au loueur afin qu’il nous prête un autre véhicule. Il arrive en fin d’après-midi ; il a porté la pièce au garagiste et il nous ramène la voiture réparée. Devant lui, elle redémarre effectivement sans problème. Mais, quelques heures plus tard, lorsque nous voulons sortir pour notre tournée de riz, elle s’arrête au bout de quelques mètres en pleine rue ! Nouvel appel au loueur pour lui demander de nous amener une voiture pour le lendemain. Nous lui précisons aussi que le surlendemain, jour du départ, il faudra impérativement 2 voitures en parfait état de marche pour rejoindre l’aéroport. On ne joue plus !

Bloqués au logement, tout l’après-midi les visites de filleuls se succèdent… jusqu’à la nuit !!

J-1 : le décollage de Dakar est programmé en début d’après-midi. Le départ du logement se fera donc en milieu de matinée. Les bagages doivent être terminés aujourd’hui.

Nous avons pu récupérer une voiture ce matin, donc tout va bien nous pourrons nous déplacer. La journée va être active et intense.

Rangement du logement, des chambres, stocks, dernières livraisons de riz et derniers pointages sont au programme.

Les visites des filleuls se poursuivent….

Pour ce dernier jour, le ciel est gris et il fait beaucoup moins chaud. Tant mieux, c’est plus agréable pour les travaux restant à faire. Mais du fait de l’absence de soleil, le soir l’eau de la douche est à peine tiède et c’est nettement moins agréable !

En fin de journée, toute l’équipe va profiter d’une dernière soirée sous la paillote. Mais qu’est donc ce petit bruit que nous entendons sur les feuilles de rônier ? Des gouttes de pluie ! Elles vont sonner l’heure du coucher et c’est sous une mini averse que nous regagnons nos chambres pour la dernière nuit de cette mission.

Mercredi 4 décembre

Dernier petit-déjeuner du séjour, fin du rangement dans les chambres et valises bouclées. En attendant nos chauffeurs, nous commençons à charger les bagages dans la voiture à disposition.

Le trajet jusqu’à l’aéroport se fait sans encombre. Arrivés à l’aéroport, nous sortons nos polaires, car comme toujours la climatisation est poussée à son maximum.

Notre vol décolle avec une vingtaine de minutes de retard, lequel va être rattrapé  durant le trajet car le vent nous pousse. Le revers de la médaille : des turbulences assez marquées et quelque peu désagréables !

Arrivés à Blagnac, bien que préparés, le choc thermique nous attend  à la descente de l’avion.

Tous les bagages récupérés, chaque membre de l’équipe regagne son domicile pour un repos bien mérité… La durée de cette mission ayant été plus courte que d’habitude, le séjour a été intense.

S’il fallait donner un titre à ce voyage, cela pourrait être « Allo, allo Monsieur le garagiste » !!

Encore une fois, nous aurons beaucoup de choses à raconter, autant d’histoires de belles rencontres et tout autant d’anecdotes croustillantes, depuis 20 ans déjà, avec l’association FLORENT !