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Pour cette nouvelle mission, nous sommes arrivés très rapidement au village car tous les curseurs du voyage étaient « au vert »… L’avion avait une quinzaine de minutes d’avance et notre taxi était également à l’heure à Dakar. Puis, nous avons pris la route, voire l’autoroute car maintenant elle est enfin ouverte sur une partie du trajet… Enfin nous sommes arrivés au village sans encombre en moins de trois petites heures dans notre taxi local …
Après une courte nuit de repos, les activités ont démarré sur les chapeaux de roues avec la préparation des 70 sacs à dos et des fournitures scolaires des filleuls, de la 6ème à la terminale. Nous avons compté et trié plusieurs centaines de cahiers, stylos, gommes, compas, équerres et autres trousses… La bonne nouvelle, c’est que nous étions 7 à la tâche et cela nous a permis d’aller beaucoup plus vite que d’habitude… Nous avons tout de même terminé à la nuit tombée.
Et voilà, le ton de ce séjour était donné !
Le lendemain, afin d’être plus efficaces, nous avons divisé le groupe en deux : les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. Les premières ont distribué les sacs scolaires, photographié tous les filleuls du CEM, tout en pointant rigoureusement les listes et en susurrant discrètement à l’oreille de certains qu’ils étaient sur la ligne rouge et qu’il convenait de s’investir sérieusement dans leurs études puisqu’ils avaient atteint la limite des deux redoublements autorisés par le Bureau. Pendant ce temps, les hommes se chargeaient de la lourde tâche logistique de l’approvisionnement : nourriture, boissons et poisson au port de Joal. Ils en sont revenus contents d’eux-mêmes, ayant la sensation d’avoir accompli un exploit digne de figurer dans le Guinness des Records !
L’après-midi, nous avons rendu la première d’une longue série de visites au boutiquier du village qui nous attendait avec impatience. La livraison des sacs de riz dans les familles des filleuls a démarré sur les chapeaux de roue. Cette activité mobilise une grande partie de notre temps à chacun de nos voyages. Sur ce séjour de 3 semaines, nous avons livré environ 100 sacs de 50 kilos répartis entre les familles des filleuls, les nécessiteux, le centre des handicapés et les écoles, soit 5 tonnes de riz qui ont été chargées et déchargées dans nos deux « Peugeot » à coup de 200 kilos dans chaque coffre ! Le soir, les hommes étaient harassés par la lourde tâche d’avoir porté chaque sac à 4… !!
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Côté logistique, les femmes ont trié des cartons de vêtements lesquels ont ensuite été distribués en brousse au grand ravissement des familles visitées.
Ce sont aussi plus de 220 tee-shirts floqués au nom de l’association « FLORENT » que nous avons offerts à tous les élèves de l’école de Foua-Loul.
Dès notre arrivée, nous avons lancé la nouvelle tranche des travaux de réhabilitation de la maternité de Nguéniène, lesquels font suite à la construction de la nouvelle salle d’accouchement bâtie l’an dernier. Cette nouvelle tranche comporte la création d’une salle de vaccination et d’une salle d’attente à l’entrée de la maternité et d’un bureau de consultation pour la sage-femme à côté de l’ancien.
Nous avons aussi financé le changement de tous les sanitaires, la pose de faïence dans les sanitaires réhabilités et dans toutes les pièces de la maternité afin de faciliter l’hygiène. Le carrelage a été entièrement refait et toutes les menuiseries, trop délabrées, ont été changées (fenêtres et portes intérieures). L’électricité a été revue et les luminaires manquants ou endommagés ont été remplacés. Le chantier a été parachevé par la mise en peinture de l’ensemble de la maternité, intérieur et extérieur.
Cette mise en chantier a induit de rencontrer l’ensemble des artisans, de discuter tous les devis associés à ces travaux, d’organiser toutes les réunions d’enclenchement avec le suivi des différents travaux, sans oublier d’aller chez le quincaillier afin d’acheter les matériaux nécessaires (carrelages, sanitaires, matériel électrique…). Nous passions sur le chantier minimum deux fois par jour afin de suivre ces gros travaux au plus près et régler les contretemps au fur et à mesure.
Du coté des écoles, nous avons été prendre les photos des filleuls fréquentant l’école Ste Bernadette, le jardin d’enfants et Foua-Loul. Puis nous avons distribué les sacs à dos aux filleuls étudiant au lycée. Au total, ce sont 191 filleuls que nous avons photographiés et dont nous allons envoyer les photos aux marraines et parrains en début d’année.
Tous les enfants parrainés ont remis une lettre ou un dessin pour leurs marraines ou parrains.
Les conseils d’administration du lycée et des lycéens nous ont invités pour l’inauguration de la classe que l’association « Florent » a financée en juin dernier. A cette occasion, nous avons reçu un « diplôme d’honneur » pour services rendus. Les discours se sont succédé avec beaucoup d’émotion… Il faut noter que cette classe a permis au lycée de Nguéniène de devenir un centre d’examen lors de la session 2017 du Baccalauréat. Sans elle, les infrastructures auraient été insuffisantes pour l’organisation de la session à Nguéniène.
Cette année encore, nous avons donné du travail au centre des handicapés de Nguéniène. Depuis maintenant deux ans, nous leur confions la confection des trousses que nous offrons aux élèves du CEM et du Lycée. Cela permet aux travailleurs de ce centre d’avoir un revenu complémentaire pour subvenir aux besoins de leur famille.
Afin d’augmenter leur rétribution, les têtes pensantes du groupe (les femmes bien sûr !) leur ont demandé de créer une trousse de toilette dont elles ont fourni le modèle, avec la face avant translucide très utile pour passer les contrôles dans les aéroports. Le plastique, épais et de bonne qualité, avait été acheté en France et les tissus choisis chez le boutiquier du village. Nous leur avons aussi demandé de réaliser de grands sacs assortis, constituant ainsi des sets de bagages complets. Nous avions misé sur l’originalité de cette nouvelle trousse pour qu’elle recueille le succès attendu sur le Marché de Noël. Cela a été le cas puisque nous avons tout vendu.
Nous en sommes ravis, surtout pour les couturiers qui sont déjà prévenus que nous allons passer une nouvelle commande lors de notre prochain voyage. Ils ont ainsi 6 mois pour se reposer et se remettre du cauchemar de voir toutes ces femmes débouler 2 fois par jour dans leur atelier pour suivre de près la réalisation de ces ouvrages et pinailler sur les finitions afin d’obtenir un beau rendu. Mais cela en valait la peine et notre opiniâtreté associée à leur patience et à leur habileté ont conduit au succès de ces nouveaux produits.
Lors de notre séjour, nous avons été peindre le puits de Diabougou foré en avril dernier et financé par un nouveau partenaire, la société CONTINENTAL. Nous sommes ensuite partis sur les villages de Karamokho et Fadial Ndounème pour remettre les fonds de deux nouveaux puits, ce qui nous amène au forage du 25ème puits. Pour rappel, tous les puits portent un numéro chronologique, le nom de « FLORENT » et celui du mécène qui a financé le forage réalisé par un puisatier du village.
Comme à chaque mission, nous avons rendu visite au village de Léona où le groupement de femmes continue de rembourser le microcrédit du moulin à mil.
L’association FLORENT, de son côté, continue d’apporter son aide via les microcrédits à deux autres groupements de femmes mais aussi à quelques femmes défavorisées du village. Il est à noter que toutes les sommes sont prêtées sans intérêts !
Pour conclure, ce voyage aura été celui de l’exception. D’abord du fait de sa longueur, 3 semaines, et par le fait que, pour la première fois en 12 ans d’activité, nous nous sommes autorisés 3 jours d’évasion. Tels de valeureux chevaliers, sans peur, nous sommes partis tous seuls au volant de nos vaillantes « Peugeot » et avons fait un petit périple. Il nous a amenés sur les bords du Lac Rose, puis à la rencontre de St-Louis et de son magnifique pont. La découverte du désert de Lompoul nous a émerveillés : la splendeur de ses collines de sable d’or pur, le spectacle au coin de feu animé par des danseurs, un magnifique coucher de soleil et une splendide aurore que nous avons photographiée dans le froid (relatif certes, mais contrastant avec les 40° et + de la journée). Pour rentrer au village, nous avons dû affronter 6 h de trajet, dont 3 h de pistes en tôle ondulée, là où nous aurions mis 4 h par la route. Nous pensions emprunter un raccourci, bien mal nous en a pris. Ce retour nous a laissés exténués, rouges comme des indiens, le moindre pore de notre peau étant comblé de poussière de latérite. Nous étions vraiment heureux de ce que nous avions découvert mais tout aussi contents d’être rentrés et de se remettre au travail.
Pour bien terminer le séjour, nous avons eu droit à une petite crevaison qui été réparée chez garagiste du village ! A force de parcourir la brousse dans tous les sens, ce qui devait arriver, arriva…