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En avril 2017… Après un voyage sans encombre, c’est une fraîcheur toute relative qui nous a accueillis à notre arrivée au village. La première semaine, le matin comme le soir, nous mettions la petite laine et dans la journée il faisait chaud mais c’était bien agréable au sortir de notre hiver. Nous avons eu un pic de chaleur et pas mal de vent, mais tout était supportable. Les choses se sont gâtées la semaine suivante avec 42° en journée et 36° la nuit, et un vent furieux, le fameux Harmattan, très sec, très chaud, sableux et poussiéreux en provenance du Sahara, qui a soulevé des nuages de poussière jour et nuit.

Mais la météo n’a en rien entamé notre bonne humeur et notre détermination et nous avons démarré notre programme sur les chapeaux de roues. Notre représentant local, Michel Gigi, étant en congés, nous pensions pouvoir diluer un peu nos actions sur la durée du séjour. Il n’en a rien été, puisqu’au contraire, nous en avons profité pour livrer encore plus de riz à des familles nécessiteuses en sus des sacs de riz offerts par un nombre de plus en plus important de généreux parrains. Ce sont donc 74 sacs de riz que nous avons livrés dont certains ont été partagés, soit environ 90 familles visitées. Cependant, grâce à la présence continue de notre représentant tout au long de la journée, nous avons pu passer un peu de temps dans chacune des familles, un peu plus même chez certaines et partager de vrais moments comme nous n’avions pas eu le temps de le faire depuis pas mal de temps. C’était vraiment agréable ! A la demande de certains parrains, quelques biquettes ont également été offertes à leurs filleuls.

Nous avons terminé le projet de construction de la case de Mamaya, initié en novembre 2016, en lui offrant un matelas et une paire de draps. Toutes les conditions sont maintenant réunies afin qu’elle puisse étudier et préparer son baccalauréat confortablement.

Tous les différents groupements de femmes ont remboursé le micro-crédit que nous leur avons accordé après nous avoir expliqué quelle en a été l’utilité. Toutes les femmes, sans exception, ont fait des bénéfices. Nous avons donc reconduit notre aide.  Dans chaque groupement, nous avons ensuite été fêtés.

Les femmes de Keur Diomaye nous ont reçus au son des djembés et ont insisté pour que l’on danse, comme d’habitude, ce qui a déclenché l’hilarité générale. Mais, nous avions préparé la riposte… au son du djembé, faute de musique, nous leur avons fait la démonstration d’un rock endiablé et d’un chacha. Elles en sont restées bouche bée et ensuite… nous sommes allés inviter celles et ceux qui nous avaient « ridiculisés » pour les entraîner dans un rock.

Et là… nous avons tous bien ri. Elles étaient ravies et nous ont déclaré : « c’était génial, vraiment génial. C’est la première fois que vous faites ça et c’est trop bien ! ». On a bien compris le message et la prochaine fois on s’organisera mieux pour apporter de la musique, de la vraie !

Les femmes de Léona, quant à elles, nous ont empêchés de partir lorsque danses et remboursement ont été terminés car… elles nous avaient préparé un excellent repas que nous avons pris par terre, assis sur une natte.

Quant aux femmes de Ndounème, elles nous ont offert un magnifique coupon de tissu.

Merci à elles toutes et à leur accueil chaleureux qui ne se dément jamais.

Le médecin toulousain qui avait partagé notre séjour en avril 2016 est revenu nous aider dans nos actions mais aussi inaugurer à nos côtés la salle d’accouchement dont nous avons financé la construction en partenariat avec son association.

La réception devait accueillir de nombreux invités mais il y a eu deux décès le jour même de personnes collaborant à la gestion du dispensaire. De fait, le nombre des participants était plus restreint que prévu. Cela n’a pas empêché une belle inauguration au cours de laquelle a été dévoilée la plaque baptisant la salle d’accouchement FLORENT. Un repas et un beau coupon de tissu nous ont été offerts le soir par l’équipe gestionnaire.

Pendant la cérémonie, une jeune fille a donné naissance à un bébé dans l’ancienne salle d’accouchement. La sage-femme était déçue que ce ne soit pas un garçon et l’a appelée Dominique ! Dès le surlendemain, elle a pu étrenner la nouvelle salle en mettant au monde successivement 4 petits garçons, 4 petits FLORENT.

Puis nous avons été conviés à visiter l’installation de la nouvelle ludothèque. Il aura quand même fallu 11 mois pour que le déménagement se fasse, juste de l’autre côté de la rue ! Tout n’est pas totalement bien calé dans la mise en place des jouets et dans les règles d’ouverture et de fonctionnement, mais nous suivons l’affaire de près.

Ce voyage a également été l’occasion de poser la première pierre de la nouvelle classe que nous finançons au sein du lycée de Nguéniène, saturé par pléthores d’effectifs dès son ouverture il y a 2 ans. Cette classe devrait être opérationnelle avant fin juin et servir de salle d’examen pour le baccalauréat au grand soulagement du proviseur.

Le dimanche de Pâques, 3 familles nous ont fait la surprise de nous offrir une part de leur repas de fête ; des pates au poulet grillé, de la semoule au poulet et du vermicelle, sauce oignon avec de la chèvre. Tout était très bon. Nous n’avons pas manqué de remercier les cuisinières pour leur délicate attention.

Une fois n’est pas coutume, nous allons conclure sur une note personnelle. Nous avons pour règle de ne pas mélanger vie personnelle et vie associative. Mais il arrive que l’une et l’autre se mêlent, se rejoignent et deviennent parfois indissociables. C’est le cas pour ce qui va suivre.

Au début de notre séjour, un soir où le réseau a bien voulu laisser rentrer quelques mails au fin fond de la brousse, nous avons reçu un message nous annonçant le départ d’une personne qui a comptée dans notre chemin de vie depuis le départ de Florent ; il s’agit de Monique.

Quelques semaines après le départ de Florent, j’ai contacté l’association INFINITUDE créée en 1992 par Monique et Jacques BLANC-GARIN, dont le but est de venir en aide aux personnes en deuil. C’est Monique qui m’a répondu, écoutée et qui, avec toute la sensibilité qui était la sienne, comprenant mon désarroi et mon désir d’être entourée, a rapidement accepté que nous participions aux rencontres annuelles organisées à Montligeon (27) pour les adhérents, (dont nous ne faisions pas partie).

Nous avons été accueil par ce couple que nous avions déjà rencontré lors d’une conférence à Toulouse quelques semaines plus tôt et qui, vraiment touché par la dévastation de notre vie, nous avait particulièrement et chaleureusement entourés. Depuis, nous avons toujours gardé contact et Monique et Jacques nous soutiennent depuis des années et nous accordent leur confiance en faisant régulièrement des dons à notre association, lesquels ont déjà permis le forage de 2 puits au Sénégal.

Lorsque nous avons appris la triste nouvelle, nous avions programmé d’aller peindre un puits le lendemain matin. Il y a eu comme une évidence ; ce puits serait dédié à Monique. Lors de son allocution de remerciement, le chef du village a déclaré : « ce puits, c’est la vie que vous avez apportée dans notre village, c’est la vie que vous rendez aux enfants, aux femmes et aux hommes qui en profitent. »

Comme un dernier clin d’œil, une dernière belle action terrestre, Monique a apporté la vie à Foua-Takh et les habitants, auxquels nous avons expliqué a posteriori le nom du puits , prient désormais pour elle.

Alors pour terminer, je vais emprunter une citation à nos amis africains que j’affectionne particulièrement : « Monique, que la Terre te soit légère et le Ciel accueillant ».

A une grande Dame… et à Jacques qui poursuit courageusement leur action si généreuse.

Dominique