Cette nouvelle mission a été menée par cinq membres de l’association. Le voyage se déroule sans encombre de Toulouse à Dakar. Enfin presque, car deux des voyageuses se voient obliger de passer de poste en poste de douane à l’arrivée à Dakar car leurs empreintes ne sont pas reconnaissables. La plaisanterie va s’éterniser pendant un bon moment. Pendant ce temps, le reste de l’équipe récupère rapidement les bagages et nous rejoignons enfin notre taxi qui nous attend patiemment pour deux heures de route jusqu’au village où nous arrivons vers 3h30 du matin, quelque peu fatigués… !

Après une courte nuit et un réveil matinal, la première journée est décisive… Les hommes partent en quête du pain chez le boutiquier du village. Au retour, ils reviennent avec le pain mais aussi quelques informations locales sur le village… Une vraie gazette ! Le petit-déjeuner terminé, on se met tout de suite au travail. Les hommes s’assoient afin d’élaborer la stratégie sur les activités à venir… Pendant ce temps, la gente féminine s’affère à l’ouverture des valises, au rangement du contenu dans les placards et à une pré-organisation de la distribution des cadeaux et du riz. Elles informent aussi les hommes, qu’il va falloir penser à tailler les bougainvillées qui débordent avec exubérance sur la terrasse afin de gagner un peu de place et de clarté sous la tonnelle. La matinée s’écoule.

Fidèle à son poste, notre indispensable aide de camp, Hélène, nous a préparé le repas. Il est important de noter que sans son aide à la gestion de notre quotidien, nous serions bien moins libres et efficaces pour effectuer toutes les tâches qui nous incombent.

Le premier repas terminé, nous planchons avec Michel Gigi, notre représentant, sur la distribution du riz. Au préalable, tout a été répertorié sur un tableau et classé par hameau ou par quartier pour le village de Nguéniène. Reste à décider dans quelle direction nous allons partir afin de calculer le nombre de sacs de riz à acheter, sortir les photos à distribuer (prises au cours du précédent voyage), les courriers de marraines/parrains à remettre. Cela fait, tandis que l’une s’occupe de calculer le nombre de sacs de riz, de pots de tomate, de kilos de sucre, de savons à acheter (en fonction de la somme qui nous a été confiée par la/le marraine/parrain pour leur filleul-e), l’autre sélectionne les photos, la troisième récupère le courrier/cadeau et note les dépenses et chacune prend sa bouteille d’eau en prévision de la chaleur à affronter. Pendant ce temps, les hommes discutent, refont le monde et oublient… leur bouteille. Rien que de très coutumier. Mais il faut les comprendre, ils vont conduire et… continuer à discuter !

Ca y est, on est sur le départ pour débuter la « bataille » du riz… A quelles exceptions près, ce sera notre quotidien auquel nous consacrons plusieurs heures par jour.

Lors de ce voyage, ce ne sont pas moins de 102 sacs de 50 kilos soit plus de 5 tonnes que nous allons distribuer dans les familles des filleuls et chez des nécessiteux. En cette fin d’après-midi, nous commençons avec la livraison de 8 sacs pour nous échauffer ! Il faut quand même préciser que, lors de ce séjour plus particulièrement, beaucoup de familles étaient absentes et nous avons été tenus d’y revenir 2 voire 3 fois. C’est donc une activité très énergivore.

De retour au logement à la nuit, c’est autour d’un rafraichissement que nous établissons le compte-rendu de cette première journée. Nous profitons aussi d’une connexion internet pour appeler un nouveau parrain qui va ainsi faire connaissance en direct avec sa petite filleule qui parle le français.

 

Jour 2 et déjà dans le jus… Une fuite d’eau nous fait un clin d’œil, juste à coté du compteur. Nous appelons le plombier. Diagnostic premier ; il faut écoper l’eau qui jaillit dans la niche du compteur d’eau afin de déterminer l’emplacement exact de la fuite. Bassines, seaux et casseroles sont les outils ! Du moins ceux du plombier car pour un homme qui travaille, trois le regardent et s’investissent psychologiquement ; on se croirait dans le célèbre sketch des Chevaliers du Fiel : les fonctionnaires. Pendant ce temps, les femmes s’affairent à trier des vêtements qui seront distribués aux plus démunis et à réfléchir aux nouvelles créations que nous allons proposer à l’équipe de couturiers du centre des handicapés. L’après-midi est bien avancé et il n’est plus temps de partir en brousse livrer du riz. Changement de programme, nous allons donc chez le couturier. Le pauvre, il  a dû attraper une migraine devant autant de nouveautés, d’instructions, tout ça en français et, au cas où il n’aurait pas tout saisi, traduit aussi en sérère…

Jour 3 – après le petit déjeuner, on va faire la lessive du voyage afin de ranger les vêtements chauds dans les valises jusqu’au retour. L’étendage est terminé, on va pouvoir partir. Soudain un cri de stupeur ; le fil d’étendage vient de casser et tout le linge mouillé est par terre. Il n’y a plus qu’à refaire. On s’y remet et nous voilà enfin prêts. C’est décidé, on va commencer à livrer ce matin et tenter de rattraper un peu de temps perdu hier après-midi. Les voitures sont chargées. Au moment de démarrer, petit contretemps : l’une n’a plus de batterie ! Il faut appeler le garagiste. Du coup, adieu la matinée de livraison.

On va enfin pouvoir partir en brousse en début d’après-midi et revenir à la nuit avec un pensionnaire qui nous est offert par la famille d’un filleul : notre premier coq, baptisé Messi par le filleul.

Jour 4 – le matin, nous nous mettons tous à l’élagage des arbres autour du logement. Au moment de déplacer une voiture qui nous gêne… encore une panne de batterie. Cette fois-ci, nous appelons le loueur qui nous envoie quelqu’un pour nous dépanner. Il faut donc l’attendre puisqu’il est à plus de 15 km. Un jeune homme arrive au volant d’une voiture hors d’âge. Il n’a pas d’outils ! Heureusement, nous pouvons palier à ce manque. Et sous nos yeux ébahis, il va réaliser un échange standard de batterie entre les deux voitures, la sienne et la nôtre, son moteur allumé. On nous l’aurait raconté, on ne l’aurait pas cru. Et pourtant !

Jour 5 – Les hommes partent à Joal faire du change, font les courses que l’on ne trouve pas au village, achètent les sacs à dos pour la rentrée prochaine. Pendant ce temps, les filles sont à la maison et préparent les sacs à dos à distribuer aux collégiens et lycéens. Cela commence par le pointage de toutes les fournitures et l’identification de tout ce qui manque, puis le remplissage méthodique de chaque sac, assorti du pointage sur les listes des filleuls. Les tas de cahiers, de stylos, de compas et autres matériels scolaires poussent comme des champignons avant de prendre place dans les trousses et les sacs.

L’après-midi, livraison de riz dans la brousse. Pendant notre périple, Hélène est allée chercher Tino et Tinette (le coq et la poule de notre précédent voyage) qui sont en pension chez tata Rose entre deux séjours. Un nouveau cadeau vient agrandir la famille volatile, le coq Ronaldo. Retour à la nuit encore une fois. Au moment de rentrer notre petit dernier dans le poulailler, on compte nos ouailles et… il manque Messi. Craignant qu’il ne serve de festin au warang qui rôde la nuit, nous voilà partis à sa recherche, armés de torches et de balais pour tenter de le déloger de derrière les haies de bougainvillées (qui piquent). Mais ce garnement n’est pas décidé à se laisser si facilement attraper et nous file plusieurs fois entre les jambes. Le fou rire nous attrape tant et si bien que nous n’entendons pas que quelqu’un frappe au portail ; laquelle personne nous écoute en attendant que l’on veuille bien venir lui ouvrir. Lorsqu’enfin nous nous décidons, nous retrouvons notre cuisinière, qui était sortie faire une course, complètement hilare. Il ne lui faudra pas 2 mn, pour montrer à Messi qui commande et il se retrouve à l’abri dans le poulailler avec ses congénères en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire ! La chasse au coq va durer encore quelques jours, jusqu’à ce que Messi, vaincu et la crête basse, finisse par rentrer au bercail à la nuit tombée de son propre chef.

 

Les matinées suivantes vont être consacrées à la distribution des sacs à dos et aux prises de photos des quelques 50 collégiens, puis des 18 lycéens. Nous récupérons aussi les lettres destinées aux marraines/parrains. Ensuite, nous allons présenter nos civilités à l’équipe administrative, leur offrir des calendriers et régler le montant des parrainages.

Le Proviseur du lycée nous annonce fièrement que le taux de réussite à l’examen du baccalauréat a atteint
51 % lors de la session de juin 2019 contre une moyenne nationale de 35 %. L’académie de THIÈS, dont dépend le lycée de NGUÉNIÈNE, est seconde par les résultats après celle de DAKAR.

Notre parcours continue dans les 4 autres écoles privées et publiques avec lesquelles nous travaillons, les jardins d’enfants, les écoles primaires, soit au total 126 élèves supplémentaires. Le rituel photos individuelles, récupération des lettres/dessins, visite de courtoisie à l’administration et versement des subventions est immuable. Nous rappelons aussi systématiquement dans le creux de l’oreille de chaque élève qui a redoublé, la règle des 2 redoublements maximum. Mais c’est aussi un moment privilégié d’échange avec les directeurs pour faire le point sur les listes des parrainés, réajuster les éventuels écarts comme des erreurs de classe, CE1A à la place du CE1B, un nouveau parrainé de dernière minute, un départ pour cause de déménagement, etc…  l’occasion aussi de comprendre le fonctionnement propre à chaque établissement et d’y adapter notre propre organisation et nos actions.

Notre tâche du soir sera d’identifier tous les courriers/dessins, d’y inscrire le nom de la marraine ou du parrain au dos et de les classer par ordre alphabétique.

Comme d’habitude, nos après-midis sont consacrés à la livraison du riz dans les familles. Et nous faisons inlassablement des ronds dans la brousse, beaucoup des familles étant encore occupées aux récoltes dans les champs. Cependant, très rapidement, notre basse-cour s’agrandit et ce sont 8 volatiles que nous allons accueillir et chouchouter. En remerciement, nous recevons aussi des arachides (beaucoup moins que les années précédentes car la récole a été mauvaise) et des haricots « niebe ». Les rencontres avec les filleuls se succèdent toutes plus émouvantes les unes que les autres ; en plus du riz, nous leur distribuons également des vêtements lesquels, au-delà de la notion d’utile, relèvent plus souvent de la notion d’indispensable.

Un jour, Michel Gigi attire notre attention sur l’un des filleuls et nous demande si son parrain a prévu de lui faire livrer du riz. La réponse étant négative, il nous demande s’il est possible de faire passer cette famille dans la catégorie des nécessiteux. Nous voilà partis sur la piste rouge pour leur livrer du riz. Lorsque nous arrivons, c’est le choc. Des cases en paille constituent le logement. Nous sortons de l’hivernage et l’on se demande comment elles ont pu résister au vent et aux fortes pluies ; on se croirait dans l’histoire des 3 petits cochons. On ne peut pas dire que l’on s’habitue à la misère mais il est des situations qui nous marquent plus de d’autres. Et dans ce cas, on assiste à un niveau de dénuement extrême. Les parents sont absents ; les deux petits garçons nous accueillent, le visage grave. Ils ne comprennent pas bien ce que l’on fait là. A notre demande, ils nous font visiter et l’on peut se rendre compte de l’étendue des manques en tout genre. Décision est rapidement prise : nous avions prévu de livrer un sac de riz, on va élargir à un panel de provisions complet et à un carton de vêtements. Mais ce que les deux petits garçons vont apprécier le plus, ce sont les casquettes ! A partir de là, ils vont poser, radieux sur chacune des photos. Ils nous accompagnent à nos voitures et nous saluent de la main, le sourire aux lèvres aussi longtemps qu’ils peuvent nous voir nous éloigner sur la piste. Michel Gigi nous demande si l’on peut aider les parents à régler la scolarité du second qui est accueilli à l’école par pure charité. Contrairement à la règle adoptée depuis des années en Bureau de ne pas parrainer 2 enfants dans la même famille, nous allons faire exception et parrainer cet enfant. Lorsque nous irons à Foua-Loul pour la réunion de la cantine, dès notre descente de voiture, nous verrons arriver un petit garçon avec un banc d’école sur la tête qui le dépose avec un grand sourire à nos pieds afin que nous puissions nous asseoir ; il s’agit du petit Aliou. Cet enfant est parrainé depuis des années et il ne nous avait jamais souri auparavant !

De retour immanquablement à la nuit, nous accueillons le maçon avec qui nous discutons travaux ou des personnes qui passent simplement nous saluer ou bien les nouveaux bacheliers qui vont intégrer le cycle universitaire et qui viennent nous exposer leur projet d’études et de vie. A noter, qu’en plus du parrainage, l’association leur verse à chacun une aide complémentaire et leur remet un ordinateur portable (offert par des adhérents). Mais il est à noter que cette action sera pérenne aussi longtemps que nous aurons des dons d’ordinateur.

Le dernier visiteur parti, souvent tard, c’est la douche, un rafraichissement avant le repas et … pour clôturer en légèreté des journées bien remplies, des parties de dés endiablées au cours desquelles certain, que l’on ne nommera pas, triche de façon éhontée.

Un matin, une grand-mère nous apporte un coupon de tissu, cadeau pour la marraine. Elle est accompagnée d’une fillette d’une dizaine d’années. A Hélène qui nous sert d’interprète, nous demandons pourquoi cette enfant n’est pas à l’école ; ses parents l’en ont sortie parce qu’ils n’ont pas les moyens et qu’ils ont privilégié sa sœur. Un air triste est peint sur le visage de la fillette. Nous lui demandons ce qu’elle souhaite : « aller à l’école » répond-elle. Nous avons des demandes de parrainage en attente ; elle sera donc parrainée. Contact est pris avec la directrice de l’école qui accepte de l’intégrer au pied levé. L’après-midi même, Émilie était en cours !

Parallèlement, nous sollicitons le garagiste ; pas pour une panne, mais pour lui faire une surprise ! Nous lui avons acheté un logiciel qui a été installé par un adhérent sur un ordinateur portable afin de l’aider à détecter les pannes. Les enfants au pied du sapin de Noël n’ont pas les yeux qui brillent plus que ceux de Pape lorsqu’il a reçu sa valise diagnostic. D’ailleurs en la testant, cela nous a valu une petite panne de batterie supplémentaire.

Nous sommes arrivés depuis 10 jours et la canicule commence ; le reste du séjour va se dérouler avec 40°. C’est donc sous une chaleur écrasante que nous nous rendons à Léona visiter le groupement des femmes et faire le point sur les microcrédits en cours. Puis nous repartons à l’opposé dans un village éloigné rendre visite au puisatier qui a eu un accident en avril et ne peut plus travailler ; nous lui apportons du riz et des provisions pour aider sa famille. Mais il faut rapidement rentrer car nous sommes attendus par les femmes du quartier Keur Diomaye qui ont organisé une fête en notre honneur clôturée par la remise de petits cadeaux.  A la nuit, épuisés, nous rentrons au logement et une surprise nous attend : panne d’électricité ! On récupère les lampes solaires à la lueur desquelles nous recevons le maçon pour discuter de la case d’une nécessiteuse dont nous parrainons le petit-fils. La case s’est effondrée lors de l’hivernage et, en toute discrétion, plusieurs personnes de bonne volonté se sont unies pour lui en reconstruire une nouvelle. Mais les fonds manquent pour réaliser la chape intérieure et les crépis intérieur/extérieur. A l’unanimité des membres du Bureau présents, nous décidons de prendre en charge cette dépense, toujours en toute discrétion. Les travaux seront terminés avant notre départ et la famille pourra rapidement intégrer sa nouvelle case.

 

 

Dans le domaine des cantines, l’association Florent intervient toujours sur deux écoles. D’une part, à l’école primaire publique de Sounkarou-Dièye où l’aide est apportée sous forme de denrées, riz, huile et oignons, ce qui permet à la cantine de boucler son budget, en plus de la dotation en denrées de l’État, afin de pouvoir fonctionner toute l’année scolaire. Et d’autre part, dans l’école privée de Foua-Loul où l’association Florent subventionne entièrement le fonctionnement de la cantine de novembre à juin avec quatre repas par semaine. 230 convives y participent : les élèves, les enseignants et les cuisinières. Pour cela, et comme tous les ans, nous initions une réunion avec les instituteurs et les parents d’élèves afin de discuter des modalités de son organisation ; à la majorité, les parents sont d’accord pour continuer à apporter des légumes à tour de rôle (destinés à améliorer le quotidien de la cantine) selon un planning bien établi tenu par les instituteurs. Chacun a un rôle qu’il assume de façon pleinement responsable : les parents, les instituteurs et les cuisinières bénévoles. Au moment de rentrer, une surprise nous attend : une petite crevaison !

D’autre part, c’est une aide pérenne que nous apportons au centre des handicapés par le don de 200 kilos de riz à chacun de nos voyages au bénéfice de ses adhérents. Mais depuis maintenant plusieurs années, nous leur apportons aussi une aide sous forme financière en contrepartie de leur travail en leur confiant la réalisation des trousses que nous offrons aux élèves du CEM et du lycée, mais aussi la confection de sacs et autres créations originales en tissu que nous proposons à nos adhérents en fin d’année lors de notre participation au marché de Noël de Cugnaux. Jo et son équipe de couturiers sont très heureux de nous voir arriver car ils savent qu’ils auront du travail rémunéré au juste prix. Mais c’est tout autant de stress pour eux car pendant notre séjour nous leur rendons visite presque tous les jours afin de leur donner de l’ouvrage, de contrôler, de pinailler ce qui leur donne parfois quelques sueurs, mais c’est pour la bonne cause !

Un nouveau projet nous a amenés à visiter l’école de Ndoffane qui se trouve à 5 km de Nguéniène pour y amener des jouets et des nattes qui vont permettre l’ouverture d’un jardin d’enfants. Ce projet est mené en partenariat avec la crèche COULEURS D’ÉVEIL dans laquelle travaille l’une de nos adhérentes qui parraine un enfant. En évoquant ce parrainage avec ses collègues, ces derniers ont souhaité nous rencontrer afin de s’investir dans notre association pour porter un projet. Leur initiative repose sur l’idée de montrer aux parents de leurs petits pensionnaires que sur un continent différent et avec des moyens bien inférieurs à ceux dont l’on peut disposer en France, les enfants ont tout de même le sourire et sont débordants de vie, d’amour et d’envie d’apprendre tout comme nos petites têtes blondes.

Le nouveau Maire sollicite un entretien ; nous le rencontrons dans son bureau et établissons ensemble un programme de visites en brousse afin de nous rendre compte des projets qui pourraient être envisagés dans le domaine de l’éducation et de la santé. Pendant deux matinées, accompagnés de 3 élus, nous visitons cases de santé, écoles et collège dans 5 villages de la commune. Notre attention est retenue par 2 jardins d’enfants : l’un bien doté mais qui manque de fonds pour assurer un verre de lait aux enfants deux fois par semaine, auquel nous versons une aide d’urgence, l’autre où sont accueillis une centaine d’enfants sur 3 niveaux pédagogiques dans environ 40 m². Les devis sont en cours et nous les étudierons ensemble plus en détail lors de notre prochain séjour pour évaluer leur faisabilité.

Cela nous amène sur les projets déjà réalisés et notamment dans le domaine de la santé avec la réfection du poste de santé, projet mené avec l’association ARPEGOPST, qui nous soutient depuis plusieurs années et dont l’un des membres parraine une petite fille dans notre association. Une grande fête avait été organisée à cette occasion pour l’inauguration officielle des installations rénovées avec discours, tam-tam, danses et cadeaux. Le ruban a été coupé en présence du Maire, de la presse locale et d’une foule très nombreuse qui se bousculait, chacun quémandant son petit bout de ruban. Mais le plus marquant a été la grande joie du personnel soignant qui travaille maintenant dans de meilleures conditions ainsi que celle de la population qui vient se faire soigner dans des locaux tout neufs. A cette occasion, l’ICP responsable du centre de santé avait tenu à honorer la mémoire d’un membre actif, Gérard, disparu en mars 2019 et qui était venu aider à plusieurs reprises, en lui dédiant son bureau. Nous avons donc apposé une plaque commémorative au-dessus de sa porte.

La fin du séjour approche. Nous recevons les jeunes de l’AJARF (association de quartier) qui nous font part du bilan positif de leurs actions sur les 6 mois écoulés et sollicite notre aide pour organiser des Journées de l’Excellence du quartier et récompenser ainsi les élèves les plus méritants. Dans nos cartons, nous trouvons des tee-shirts et casquettes neufs, des stylos, des sacs que nous leur remettons pour faire des lots.

Les femmes bénéficiaires d’un microcrédit en cours viennent nous rencontrer et toutes nous expliquent qu’elles ont beaucoup de mal à rembourser car l’hivernage a été très mauvais. De fait, elles n’ont pu faire ni bénéfice, ni commerce car elles sont toujours dans les champs. Nous remettons donc le remboursement au prochain voyage ; inutile de leur ajouter du stress.

Comme à l’accoutumée, les derniers jours sont synonymes d’un flot ininterrompu de visites des filleuls et de leurs familles qui viennent remercier et nous remettre des présents pour les marraines/parrains (coupons de tissu, arachides, haricots, lettres…). Nous ne passons jamais à table avant 21 h, voire plus tard, et sommes tellement fatigués que nous en oublions nos parties de dés !

Dernière visite chez le couturier pour récupérer toutes nos créations. Maintenant, il faut faire les valises, tout ranger dans le logement et se préparer au retour mais surtout à subir un choc thermique.

Trois semaines se sont écoulées et nous arrivons au terme de ce séjour avec le sentiment d’avoir réalisé beaucoup de choses pour beaucoup d’enfants, de femmes et d’hommes mais avec le sentiment que la tâche est encore énorme… Rendez-vous au prochain compte-rendu lequel, sans surprise, se passera au Sénégal dans la commune de Nguéniène.